TOULON (AFP) - Dominique de Villepin s'est offert vendredi à Toulon, après
une semaine difficile consacrée à la bataille du CPE, un bain de foule
ensoleillé et digne d'une campagne électorale dans les rues de la vieille ville.
Après avoir prononcé un discours très politique devant les élus varois
réunis à l'Hôtel de ville, où il a fait allusion plus ou moins explicitement aux
échéances électorales de 2007, le Premier ministre a longuement arpenté les
rues, discutant avec commerçants et passants au marché hebdomadaire.
Alors
que cette visite était axée sur la présentation de la réfection du vieux centre
historique, de rénovation urbaine il a finalement été peu question.
M. de
Villepin s'est longuement attardé devant les étals, bavardant, se laissant
aller, avec le sourire, à des plaisanteries de potache: "vous êtes serrés contre
les patates, ça va faire de la purée...". Un peu plus loin, il a confié "avoir
une grande passion pour les anchois".
A ses côtés, le ministre de l'Emploi,
Jean-Louis Borloo, semblait lui aussi très enjoué. A Jeannine, une marchande qui
lui faisait part de sa difficulté à vendre ses salades, il a lancé: "Je sais.
Moi aussi, je suis le marchand de salades du gouvernement".
Devant l'étal
d'un cordonnier proclamant: "réparations en tout genre", M. de Villepin a glissé
à son ministre: "il fait le même métier que nous".
Avant de prendre un
bateau pour se rendre à l'entreprise "Constructions navales industrielles de la
Méditerranée", dans la ville toute proche de La Seyne-sur-Mer, le Premier
ministre a confié garder un souvenir ému de Toulon où il a vécu jadis.
"Cette visite me plonge un certain nombre de décennies en arrière quand,
jeune enseigne de vaisseau, j'arpentais les rues de Toulon où j'ai passé
plusieurs mois de ma vie, merveilleux".
"Plusieurs mois à naviguer puisque
j'étais dans la Marine, découvrant les grands horizons lointains qui m'ont
conduit à l'époque jusqu'à Djibouti", a-t-il raconté.
Seule petite fausse note à cette visite, où
le Premier ministre a reçu le soutien de plusieurs passants, une trentaine de
lycéens ont manifesté aux abords de la mairie contre le Contrat première
embauche.
"Jeunesse en colère!" "Villepin, si tu savais, ta réforme, où
on se la met" ou encore "non, non, non au CPE, oui, oui, oui au CDI", pouvait-on
entendre des salons de la mairie.
Et voilà le témoignage d'un lycéen présent
aujourd'hui :
Nous étions une bonne cinquantaine à être venus, que ce soit de l'UNL, de
la FIDL, ou du MJS. De l'UNL, il y avait moi, Karim, le trésorier, et Baptistin
(la Badingue Seynoise), notre attaché à la presse. Baptistin a réussi à ammener
avec lui quelques sympathisants.
Nous nous étions tous donnés rendez vous
derrière la mairie, mais, bien évidemment, dès que nous sommes arrivés, les RG
(ils nous pris en photo sous tous les angles, mieux que des stars, whouaouh !!!)
et les CRS ont commencé à pulluler autour de nous. Nous avons essayé de paser
devant la mairie, mais vous vous doutez bien que la police nous a barré le
passage, nous sommes donc restés sur le côté de la mairie, à scander des slogans
et à faire un peu de tractage, des passants se sont joints à nous. Toujours est
il que nous avons atteint un de nos buts, qui était de nous faire entendre des
médias, qui sont venus nous filmer et nous photographier. puis, l'heure passant,
nous avons décidé de nous disperser, afin de pouvoir passer de l'autre côté de
la mairie, nous avons réussi, et nous sommes arrivés juste pour la sortie de
Galouzeau, inutile de vous dire qu'on l'a bien hué ! La seule réponse qu'on a
eue, c'est un coucou de la main ! Ainsi donc, il se fout de nous ! Faut il
commenter son acte ...